O.T.S.I

Observatoire du Travail Social et des Inégalités

Créé à l’automne 2022, l’observatoire du travail social et des inégalités se veut l’expression d’un intellectuel collectif autonome capable d’intervenir dans le champ du travail social en prenant appui à la fois sur l’expérience et les savoirs des acteurs de terrain et sur les compétences spécifiques des chercheurs en sciences sociales.

L’urgence sociale et politique sur certains territoires impose en effet de mutualiser dès maintenant nos connaissances sur les inégalités et le travail social, de favoriser les échanges entre les acteurs et de développer de nouvelles recherches qui puissent soutenir de manière active toutes celles et tous ceux qui luttent contre les différentes formes de précarisation sociale.

Pour tenir ces objectifs, notre observatoire se propose de remplir trois types de missions :

Des missions politiques en formulant aux élus des propositions pour les aider à lutter de manière plus efficace contre les inégalités et les différentes formes de pauvreté.

Des missions pédagogiques en diffusant les acquis de la recherche sur les inégalités, les discriminations, les violences urbaines et plus généralement sur les effets des différentes formes de pauvreté et de désaffiliation sociale.

Des missions scientifiques à travers la réalisation d’enquêtes collectives sur les pratiques professionnelles des travailleurs sociaux, leurs formations et les politiques de régulation du social.

 

Axes de recherche

La diversité des champs d’intervention des travailleurs sociaux implique d’ancrer l’observatoire dans une démarche généraliste et ouverte qui récuse autant les découpages scientifiques arbitraires que les fausses oppositions méthodologiques et épistémologiques. L’observatoire du travail social et des inégalités fait du comparatisme le cœur de sa démarche scientifique. Il revendique la complémentarité des méthodes, des objets de recherche et est évidemment ouvert aux différentes disciplines scientifiques, en particulier aux apports de l’histoire, de l’anthropologie, des sciences de l’éducation, de la psychologie, du droit, de l’économie. Les travaux scientifiques de l’observatoire sont menés dans quatre directions :

L’étude des processus de ruptures et des différentes formes de désaffiliation sociale

L’observatoire n’entend évidemment pas autonomiser l’étude du travail social des processus qui produisent, en amont, les problèmes sociaux auxquels sont confrontés les professionnels du social. Les recherches sur la genèse et les transformations des sous-champs du social (Insertion, Protection de l’enfance, Handicap) s’avèrent aussi importantes que celles portant sur les processus de ségrégation spatiale et ethnique, les transformations de la culture juvénile, le fonctionnement du « monde des bandes », les effets des discriminations, les processus de radicalisation, etc. Les principaux acquis de la recherche sur les classes sociales, les politiques de la ville, les mutations du monde du travail et du système scolaire permettent de rendre intelligibles les nouvelles formes de pauvreté et les processus de désaffiliation et de relégation, auxquels sont directement confrontés les travailleurs sociaux. La discussion de ces travaux et la réalisation de nouvelles enquêtes sur ces questions constituent le premier axe de l’observatoire.

L’étude transversale des pratiques professionnelles des travailleurs sociaux

Ce deuxième volet de recherches s’intéresse à l’histoire et à la transformation des métiers du social, aux difficultés pratiques que rencontrent les travailleurs sociaux pour réaliser leurs missions, à leurs conceptions du social, aux effets des publics et des contextes institutionnels sur les pratiques professionnelles ou encore aux problématiques liées à la « souffrance au travail » et à la « conduite du changement » dans les organisations du social. Cet axe de recherche accorde une importance particulière à l’observation des interactions entre les professionnels et leurs publics mais aussi entre les différents professionnels du social. Il mobilise des dispositifs méthodologiques comme « l’analyse des pratiques » et fait une place centrale à la parole des travailleurs sociaux, à leurs trajectoires, à leur histoire de vie.

L’étude synchronique et diachronique des formations au travail social

Les difficultés que rencontrent les travailleurs sociaux face aux nouvelles formes de pauvreté et aux processus de désaffiliation sociale imposent de repenser en profondeur les formations. Ce deuxième axe de recherche s’intéresse ainsi à la segmentation sociale et scolaire des formations au travail social, aux usages sociaux que ces étudiants font de leurs études, ou encore à la manière dont la pédagogie et les contenus d’enseignement (les curricula) façonnent les pratiques et les représentations des futurs travailleurs sociaux. Ces recherches visent à offrir une réflexivité accrue aux responsables de formations, formateurs et travailleurs sociaux. Elles doivent permettre aux instituts de formations d’élaborer une stratégie et une pédagogie rationnelle capable de remettre le travail social au cœur de l’accompagnement des personnes et de leur parcours.

L’étude des politiques de régulation du social

Afin de favoriser la collaboration entre les différents acteurs du social et les aider à inventer ensemble des dispositifs d’accompagnement et d’insertion adaptés à leurs publics, cet axe interroge la construction et les limites des politiques publiques, la division et l’organisation du travail dans les institutions du social, les injonctions parfois contradictoires pesant sur les acteurs du social, ou encore les écarts entre les objectifs officiels de certains dispositifs et les effets réellement produits sur les publics. Sans déborder sur le champ de l’évaluation des politiques publiques (auquel un observatoire sur le territoire est dédié), ces recherches se proposent de contribuer à la co-construction des politiques sociales et d’apporter des éclairages sur les processus dits de « community organizing » et d’« empowerment ».

Le site internet de l’observatoire est en construction. Pour tout renseignement : b.legall@cfe.social

Conseil scientifique

Christelle Avril (CMH-EHESS)

Stéphane Bonnéry (CIRCEFT-ESCOL-Paris 8)

Sylvain Bordiec (CEDS-Bordeaux)

Manuel Boucher (CORHIS-Perpignan)

Patrick Bruneteaux (CESSP-Paris 1)

Jérôme Camus (CITERES-Tours)

Stéphane Chantegros (Polaris-Limoges)

Frédéric Chateigner (CITERES-Tours)

Thibault Cizeau (CFE)

Benoît Coquard (CESAER-INRAE)

Claire Cossée (LIRTES/UPEC)

Vincent Dubois (SAGE-Strasbourg)

Nicolas Duvoux (CRESPPA-Paris 8)

Sylvia Faure (Centre Max Weber-Lyon 2)

Roger Ferreri (CFE)

Arnaud Frauenfelder (CERES, Haute école de travail social de Genève)

Pascal Fugier (EMA / CY université)

Jean-François Gaspar (CÉRIAS-HELHa/HENALLUX Louvain-la-Neuve/Namur)

Christophe Gaubert (GRESCO-Limoges)

Bertrand Geay (CIRCEFT-ESCOL-Paris 8)

Samir Hadj Belgacem (Centre Max Weber-Saint-Etienne) 

Amar Henni (CFE)

Alexandre Hobeïka (CIRAD-Montpellier)

 

 

Ruggero Iori (EMA-université de Cergy)

Fanny Jedlicki (LIRIS-Rennes 2)

Nathalie Kakpo (CEP-Ministère de l’agriculture)

Nicolas Larchet (IDESS-université du Havre)

Sylvain Lazarus (Paris 8)

Francis Lebon (CERLIS-Université de Paris)

Brice Le Gall (CESSP-CFE)

Emmanuel de Lescure (CERLIS-Université de Paris)

Marlène Marty (Polaris-Limoges)

Gérard Mauger (CESSP-CNRS)

Claire Nioche (UTRPP-Paris Nord)

Serge Paugam (CMH-EHESS)

Camille Peugny (Printemps-UVSQ)

Vanessa Pinto (CEREP-Reims)

Marie-Pierre Pouly (GRESCO-Limoges)

Bernard Pudal (CRESPPA-Paris 10)

Maricel Rodriguez Blanco (Ecole pratique de service social-Cergy)

Thomas Sauvadet (LIRTES-UPEC)

Delphine Serre (CERLIS-Université de Paris)

Yasmine Siblot (CRESPPA-INED)

Charles Soulié (CESSP-Paris 8)

Daniel Thin (Triangle – Lyon 2)

Lou Traverse (Emmaüs Solidarité)

Fabien TRUONG (CRESPA-CSU)